Les sept cités d'or et le mythe de Cíbola

Extraordinaire amalgame d'Atlantide et d'El Dorado, le mythe des sept cités d'or fabuleuses - sorte de communauté utopique d'évêchés - est passé de folklore ibérique pittoresque à mirage mortel. Ce mythe a incité l'exploration de l'Amérique du Nord, puis l'assujettissement des indigènes du Nouveau-Mexique actuel, condamnés à une fin affreuse.

Amerique septentrionale 1690

Les Portugais et les Espagnols ont des légendes identiques datant de l'époque de la conquête maure de l'Ibérie (VIIIe siècle). Elles racontent que pour échapper à l'invasion musulmane, l'archevêque de Porto (ou l'évêque de Mérida, dans la version espagnole) avait conduit six évêques et leurs ouailles à travers l'océan de l'ouest jusqu'à une nouvelle terre, où chaque leader avait fondé une cité.

Dans la tradition portugaise, ces sept cités nouvelles avaient été nommées Aire, Anhuib, Ansalli, Ansesseli, Ansodi, Ansolli et Con.

Selon la légende, ces Sept Cités sont devenues des États prospères et paisibles, dans une sorte de communauté utopique, exempte de pauvreté, d'injustice et de dissentiments. Les histoires sur la richesse fabuleuse des cités leur ont accolé le nom de sept cités d'or. Leur emplacement exact était inconnu, mais un lien avait été établi avec la tradition antique d'Antillia, l'île de l'ouest analogue à l'Atlantide, censée être un Élysée.

On supposait généralement qu'Antillia, connue aussi comme l'île des sept cités, était un endroit réel. Les rumeurs circulaient sur des navires espagnols et portugais qui l'avaient aperçue ou même y avaient accosté, et étaient rentrés en parlant d'une terre d'abondance, débordant de tellement de richesse, que même le sable de ses plages était formé à deux tiers d'or. L'île figurait sur toutes les cartes médiévales. Colomb pensait s'y arrêter lors de son voyage au Japon.

À mesure que les voyages d'exploration se sont mis à remplir les blancs de la carte de l'Atlantique, l'emplacement proposé de l'île des Sept Cités s'est éloigné vers l'ouest. Pendant longtemps, celle-ci a été associée à São Miguel, île Des Açores. Par la suite, le nom « Antillia » à désigner certaines îles des Antilles. Ce fut cependant en Amérique du Nord que la légende des sept cités d'or s'est acquis une nouvelle existence.

conquistadorComme pour la cité de l'El Dorado d'Amérique du Sud, les conquistadors cupides étaient à l'affût des rumeurs de trésors. Lorsque les quatre survivants d'une expédition de 1528 en Floride étaient revenus sur des terres espagnoles, ils avaient ramené des récits appris des Indiens sur des cités riches et splendides, en particulier sur la cité de Cíbola.

On avait immédiatement supposé qu'il s'agissait des cités légendaires des réfugiés chrétiens, florissants au coeur du Nouveau monde. Plusieurs entradas [1] avaient été organisées à travers le nord du Mexique vers ce qui est de nos jours le Nouveau-Mexique et l'Arizona, pour chercher les sept cités de Cíbola.

L'une était dirigée par Estevanico, connu sous le sobriquet d'« Esteban le Maure », l'un des premiers Africains à figurer dans l'histoire écrite de l'Amérique du Nord. Estevanico a été la première personne de l'Ancien monde à explorer le Nouveau-Mexique.

La plus considérable de ces entradas avait été celle de Francisco Vazquez de Coronado, dont les hommes ont découvert le Grand Canyon et se sont aventurés jusqu'au Kansas. Bien qu'ayant réussi à trouver l'inspiration probable des récits sur Cíbola,Coronado avait été amèrement déçu.

Les cités magnifiques qui lui avaient été promises étaient en réalité les pueblos  d'argile poussiéreux des Zuñi [2], demeures hautes de plusieurs étages, ingénieusement bâties dans le canyon. On suggère que de loin, la paille mélangée à l'argile a pu scintiller, donnant l'impression à un observateur distant que les bâtisses étaient en or.

Cliff Palace

Mais les Zuñi ne possédaient pas d'or, et ils ont payé ce manque de leurs vies, comme on pouvait s'y attendre.

Notes :

  • [1] Entradas : pénétration par assaut par les conquistadores en territoire indigène
  • [2] Les Indiens zuñi sont l'une des tribus qui occupaient autrefois le Nouveau-Mexique et l’Arizona

Bibliographie :

  • Relation du voyage de Cibola, entrepris en 1540, etc. Trad. par H. Ternaux-Compans. A. Bertrand, 1838
  • Paul Gaffarel : « L'île des Sept Cités et l'île Antilla », in Congrès international des americanistes, Madrid, 1881, (t. I), pp. 198-214.
  • Legendary islands of the Atlantic; a study in medieval geography, W. H. Babcock, chap. V, New York, 1922.
  • Popol Vuh. Le livre sacré et les mythes de l'antiquité Américaine, etc. Brasseur de Bourbourg, chap. XI (Pays de Cibola et des Sept-Villes), 1861

Table des Illustrations :

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Commentaires  

#1 bien mais chiant pendant l'exposéthomas

de bonnes sources mais faire l'exposé m'exaspère.
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