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Étonnante figure, injustement oubliée, que celle de Pierre-Eugène Beauvois, l’un des ancêtres de l’anthropologie à la française, que l’on a pu qualifier de « Dumézil du XIXe siècle ».
Archéologue, spécialiste des cultures nordiques et précolombiennes ; il fut correspondant du ministère de l’instruction publique (1887) : vice-président dos Congrès internationaux des Americanistes tenus à Bruxelles, à Madrid, à Copenhague et à Turin, de 1879 à 1886 ; ex-capitaine-major au 3e bataillon des Mobilisés de l'arrondissement do Beaune (1870-71); chevalier des ordres du Danebrog et de Saint-Olaf ; membre honoraire, ordinaire ou correspondant de vingt-cinq sociétés savantes, dont quinze françaises, trois finnoises, trois danoises, une suédoise, une belge, une luxembourgeoise et une canadienne.
On lui doit de nombreux mémoires et articles dans : la Revue de l'Orient, la Revue orientale et américaine, la Revue européenne, la Revue contemporaine, l'Illustration universelle,la Revue critique d'histoire et de littérature, La Bourgogne de Dijon, les Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme, l'Anthropologie, la Revue de l'histoire des religions, les Annales des voyages, les Annales de philosophie chrétienne, les Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-Saône, les Mémoires de la Société d'histoire, et d*archéologie de Beaune, la Revue des questions historiques, le Polybiblion, la revue historique, le Bulletin de la Société normande de géographie, les Mémoires de la Société bourguignonne de géographie et d’histoire, le Muséon de Louvain, The national Magazine de New-York ; dans les comptes-rendus des travaux des Congrès des Americanistes tenus à Nancy, à Luxembourg, à Bruxelles, à Madrid, à Copenhague; des Congrès bibliographiques internationaux tenus à Paris en 1878 et 1888 ; du Congrès géographique de Paris en 1889.
Beauvois a en outre collaboré à la Biographie générale Didot, au Dictionnaire des contemporains de Vapereau et à la Grande encyclopédie ; il a traduit du danois une quarantaine de mémoires pour le recueil de la Société des antiquaires du Nord.
Extrêmement intuitif, anticipateur sans aucune forfanterie, Beauvois porta son intérêt sur « les peuples, leur langage, leur culture morale et religieuse », ouvrant la voie à l’analyse linguistique et mythologique des civilisations lointaines. Étranger aux conformismes du goût, il défendit la valeur des sagas du Nord, n’hésitant pas à les égaler aux poèmes homériques. Persuadé de la découverte viking du continent américain, il suivit ses héros au Nouveau-Monde et se fit pour l’occasion américaniste ! Pour nous, il reste l’un des travailleurs les plus importants du XIXe siècle au champ des recherches sur les contacts transocéaniques précolombiens .
