Il y a 8000 ans, les sommets alpins étaient habités

Si les hommes de la fin de l’Age de Pierre puis, plus tard, de l’Age du Bronze évoluaient généralement dans les plaines, plus favorables aux pratiques de la chasse et de l’élevage, ils étaient aussi capables de vivre en haute montagne, à des altitudes dépassant les 2000 mètres. Tel est le résultat obtenu par une équipe d’archéologues et de paléoanthropologues français et britanniques, au terme d’une étude longue de près de 14 ans. Ces travaux ont été publiés le 21 septembre 2013 dans la revue Quaternary International, sous le titre « A historical ecology of the Ecrins (Southern French Alps): Archaeology and palaeoecology of the Mesolithic to the Medieval period ».

784assQuelle est la nature exacte des découvertes réalisées par ces scientifiques anglais et français ? En réalité, elles sont assez nombreuses, et concernent plus particulièrement deux périodes : d’une part, le Mésolithique (cette période de transition entre le Paléolithique et le Néolithique s’étend sur la période -8000 à -4000 ans av. JC en Europe) et d’autre part le Chalcolithique suivi de l’Age de Bronze (cette période, approximativement datée en Europe Occidentale de -2400 à -1000 ans av. JC, voit l’apparition de l’industrie métallurgique).

Concernant le Mésolithique, les chercheurs ont découvert à des altitudes dépassant les 2000m des traces indiquant la présence de camps de chasse vieux de 8000 ans environ, ainsi qu’une pointe de flèche. Il est à noter que cette dernière a été retrouvée à 2475m d’altitude, un fait notable puisque c’est la première fois qu’une pointe de flèche est retrouvée à une altitude aussi élevée dans les Alpes.

Quant à la période du Chalcolithique et de l’Age de Bronze, les auteurs de l’étude ont mis au jour la présence d’enclos de pierre ainsi que des traces d’habitations, révélant que les hommes de cette époque étaient très probablement des bergers.

Cette activité pastorale a d’ailleurs été confirmée par la découverte d’intenses activités de déboisement pratiquées à cette époque, très probablement dans le but de créer de nouveaux pâturages pour les bêtes. Un résultat qui montre que le paysage alpin tel que nous le connaissons présente un aspect qui est en réalité le fruit des activités des hommes de cette époque.

Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques français et anglais ont mené une vaste étude dans le Parc des Ecrins (Hautes-Alpes et Isère) sur une durée de 14 ans (l’étude a débuté en 1998), et ce en explorant près de 300 sites différents. 

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